Le mardi 21 avril 2009, j’ai libéré une flûte à bec Alto de sa captivité. Heureusement bien traitée, elle était retenue prisonnière dans la cave d’un magasin de musique près de chez moi.
Sitôt achetée, sitôt affranchie, libérée de son carton. Nous apprenons maintenant à nous connaître, nous nous apprivoisons et je vais lui trouver un bel écrin pour qu’elle puisse se reposer.
A l’heure ou j’écris ces lignes (le jeudi 23 avril de cette même année), j’ignore encore son nom ; je ne connais que ceux de ses parents, Moeck et Flauto Rondo, mais je sais qu’elle me confiera le siens quand elle se sentira prête. Elle me le soufflera de sa voix chaude et claire.
J’en imagine déjà plein, parmi vous, lecteurs, qui se disent que je suis doucement dérangé de donner un nom à un simple objet ; je n’ai que faire de votre jugement ;). Les objets ont l’âme qu’on insuffle en eux. Aimez-les, ils vous le rendront bien. Soignez-les et ils vivront longtemps. Ils n’obéissent pas à des ordres, mais nous aident généreusement, de leur plein gré, comme de vrais amis n’hésitant pas à nous montrer nos erreurs.
J’ai une affinité toute particulière avec certains objets. Chacun est doté d’une forte personnalité, ils ont une vie propre, un lot d’expériences, certains de ces objets ont vécus une partie de leurs expériences dans d’autres mains que les miennes, Chacun a un nom qui lui est propre, j’en ignore encore pas mal.
Nous sommes maintenant le 24 avril et je sens que ma mélodieuse amie de bois ne me révélera pas son nom avant la fin du rodage, au moins.
C’est le 25 mai, en fin de rodage, qu’elle m’a soufflé son nom ; un nom qui correspond à sa chaleur et à ses formes douces.
C’est la Flamme