14h00, Place-Neuve. Devant le Grand Théâtre, une petite foule se rassemble et achève la préparation des banderoles en vue de la manifestation. Les organisateurs rappellent les raisons de ce mouvement “Festiv’Action”; il faut protéger la création de la culture, la diffusion à un coût raisonnable et ne pas laisser une politique d’amalgames fermer les espaces autogérés. C’est la culture qui fait vivre les villes, il ne faut pas que Genève se laisse mourir.
Dans la foule, un kaléïdoscope formé de crêtes capillaires, de passoires épidermiques, de peintures rupestres vivantes, d’accoutrements gothiques, de dreadlocks plus ou moins colorés et de personnes plus “standards”, plus “normales”; la culture est l’affaire de tous !
L’heure du cortège étant arrivée, tout ce petit monde commence à marcher sur l’itinéraire établi. Les pas se font au son d’une sono mobile, les manifestants chantent. Des sifflements, huées et quolibets saluent les places fortes de la finance sur le parcours.
La police qui encadre le mouvement reste discrète, les fourgons précèdent la marche hors de vue; inutile de provoquer des réactions épidermiques par une présence trop appuyée, trop répressive. Ils font un bon boulot.
C’est dans cette ambiance bon-enfant et agréable que le groupe s’avance sur les quais, en direction du parc des Cropettes où une scène, un bar et un grill attendent; la manif. se transformant alors en fête jusqu’à 22h.
Une fois arrivé dans le parc, je suis agréablement surpris par plusieurs points.
* Au bout des tables posées là, deux sacs poubelles sont scotchés.
Un vert pour les déchets compostables et un noir, pour les autres
déchets. Pour ce que j’en ai vu, ils étaient en plus utilisés
correctement par les participants.
* Bien que non protégés, les massifs floraux n’ont que peu souffert.
* Malgré la foule, les déchets ne jonchent pas le sol.
* Enfin, les punks, les rastas, tous ces gens que les “bien
pensants” décrivent comme sales, irrespectueux, asociaux,
immatures ont mis la main à la pâte pour maintenir les lieux
propres, se déplaçant avec des sacs pour récolter les quelques
détritus tombés par terre.
Que l’on aime ou pas les musiques et les looks de ces artistes, il faut que la culture puisse vivre, s’épanouir et rendre Genève vivante et gaie.
Plutôt que de lui fermer la porte, ouvrons-la en grand, participons, aidons à la faire évoluer, cette culture.
Merci pour ton article, ça fais plaisir de voir que y en a quand même qui voient qu’on est pas des « sales, irrespectueux, asociaux et immatures ».
Franchement ça fais vraiment plaisir!
En prenant le temps de t’écouter ou de te lire, je te découvre de nouvelles facettes.
Oui, la société humaine, un peu comme l’informatique (ref. des huns et des héros ) est bien binaire. Les « identiques » dans un sac les « différents » dans un autre. A cause de cet étiquetage certains des « différents » n’ont pas la force d’encaisser la mise à l’écart social des « biens pensants ». Alors ils risque de se perdre et au final n’être que l’image qui fait preuve que les « différents » sont mauvais.
Frangin je t’aime !